Coup de vent d’Ouest, alors en toute logique on a choisi le port de Santa Cruz, sur la côte est. Tous les guides mentionnaient un certain ressac dans le port mais sa brochure récente, récupérée à Lanzarote, indiquait la présence d’une écluse censée casser la houle. C’est après quelques jours qu’on s’est rendus compte que certes, l’écluse était bien là, mais que la marina n’en avait pas encore le contrôle et que par conséquent elle était toujours fermée. Mais, à vrai dire, la houle n’a pas vraiment été le problème - du moins pas le problème principal. Bizarrement, et probablement à cause du relief de l’île, la marina se trouve dans un couloir de vent continu, et il y souffle toujours deux fois plus que sur le front de mer. Alors quand le vent s’est levé, accompagné d’une pluie drue et horizontale, le bateau s’est mis à se balancer dans tous les sens - pour être exacte, il gîtait au ponton. En fait, je n’avais jamais senti autant de vent de toute ma vie. Et il était comme fou - un coup de l’ouest, un coup du sud, un coup du sud-ouest… Heureusement on a pensé à saucissonner nos voiles et à doubler nos amarres, et les seuls dommages causés au bateau ont été une amarre cassée et notre drapeau espagnol de courtoisie envolé dans les nues. Mais notre moral en a pris un coup - quelques heures après le début de la pluie, deux des hublots que nous avions réparé durant notre séjour au Guadiana se sont mis à fuir par la visserie. Un vrai goutte-à-goutte qui nous a obligé à installer des écuelles sur les banquettes pour tenter de limiter la catastrophe. 48 heures dans l’humidité et le plic-ploc incessant, avec le vent qui hurle et qui fait rentrer la pluie par les interstices de la descente, avec ces stupides coups de gîte au ponton qui finissent toujours par faire tomber quelque chose… On a eu des heures plus glorieuses. Cela dit, quel spectacle! Un peu plus ou un peu moins d’eau dans le bateau, quelle différence, alors on est sortis plusieurs fois observer la ville vide, ses commerces fermés, ses palmiers qui s’agitaient dans tous les sens, et puis, de loin, la houle qui s’écrasait sur la jetée. Heureux d’être au port quand la mer prend ces allures-là.
Les premières heures :
Deuxième jour, nettement moins rigolo :
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