vendredi 7 décembre 2018

La Martinique et les semaines qui passent...




L’eau est plus claire aujourd’hui que tous les jours précédents. J’y descends doucement, en prenant soin de ne pas mouiller mes cheveux ; ce sera autant d’eau de rinçage économisée. Je fais quelques brasses autour du bateau. La vue sur Fort de France est magnifique ; l’église et son clocher squelettique, et en arrière plan, les Pitons du Carbet, deux montagnes qui émergent occasionnellement de leurs nuages.
Ca fait 3 jours que Jérémy est rentré en France. Je prends petit à petit ma routine solitaire. Le premier jour était étrange, mais finalement je m’habitue. Pour la première fois, Lilla me parait presque grande. Il y a une place infinie entre ce grand lit en triangle, les deux banquettes, les bancs du cockpit où je ne vais jamais et la plage avant où j’ai installé un coussin pour boire mon thé et regarder le soleil se coucher.  Les bons jours, l’horizon est dégagé et je peux voir les planches a voiles passer devant le gros disque orangé qui rosit puis disparait. Il y a du monde au mouillage ces derniers temps ; les pavillons jaune volent dans les haubans. Ils indiquent que le bateau doit encore effectuer les formalités auprès des douanes. Ces bateaux sont sûrement les premiers à avoir traversé cette année, et bientôt la Martinique sera bondée.



Coucher de soleil au Marin - nos premiers jours Martiniquais

C’est rigolo de penser qu’on ne devait rester que deux ou trois semaines en Martinique. Ca a commencé par quelques jours dans la baie du Marin pour un avitaillement (bouffe, eau, diesel, gaz...) et un passage dans les nombreux shipchandlers qui sont disponibles. On a failli repartir avec deux vélos pliables du magasin d’occasion, mais fort heureusement ils étaient dégonflés et on s’est ravisés. 




Ensuite, aux Anses d’Arlet, on a été conquis par les fonds sous-marins lors d’une séance de snorkelling, et j’ai eu l’idée de proposer à Jéremy de passer notre niveau 1 de plongée pour son anniversaire. Autant dire que la semaine est passée vite et qu’on en a vraiment profité. La monitrice était tellement bien et pédagogue qu’on a hésité rester plus longtemps et aller jusqu’à un niveau 2. Pour ne rien gaâcher, pendant nos nombreux aller-retours entre le Bourg et Grande-Anse, on a rencontré beaucoup de gens sympas, polis, souriants. « Et si on restait juste en Martinique? » . L’idée a été soumise, comme beaucoup d’autres d’ailleurs.




On a quitté Grande Anse la veille de l’anniversaire de Jérémy et je dois dire, non sans honte, que la baie de Fort de France nous a méchamment refusé l’entrée. Un vrai goulot à vent, cet endroit! Et Lillette qui d’habitude remonte si bien au vent, qui se met à nous faire tapper des bords carrés. Zut, ça fait si longtemps que ça qu’on a pas eu du vent dans le nez? Elle est trop chargée, la Lilla? Les voiles sont mal installées? Incompréhensible, et extrêmement frustrant. Je décide que tant pis, on ira pas à Trois Ilets, dans le fond Sud de la baie, mais à Fort-de-France. 




… On a finalement passé 10 jours à Fort de France, entre une angine de mon côté et … des dents de sagesse qui se sont mises à pousser dans la bouche de Jérémy pour son 27ème anniversaire. Adorable.





Enfin, on a fait escale à la mythique Saint-Pierre. Oui, vous savez, cette ville complètement détruite par une coulée pyroclastique venant de la Montagne Pelée, en 1902. Les restes de l’ancienne Saint-Pierre sont encore présents partout dans la nouvelle, qui a l’air d’une ville bien plus sur le déclin que ses comparses du Sud. Apparemment les gens partent sur Fort-de-France pour y travailler.
A St Pierre, il a été décidé d’un retour sur Fort-de-France pour que Jérémy aille rendre visite à sa famille, et il rentrera dans quelques jours. Pour pourra enfin partir plus au Nord, direction l’archipel des Saintes, en espérant éviter la période où celui-ci est pris d’assaut par ni plus ni moins que nos semblables.

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