jeudi 25 janvier 2018

La vie Guadiana

Ca fait vraiment un petit morceau de temps que je n'ai plus écrit... La vie s'écoule tranquillement sur la rivière Guadiana, environ 30km en amont de l'embouchure ; quasiment deux mois depuis que nous sommes arrivés, mais il faut dire que la proximité de l’aéroport nous a fait rentrer 2 semaines en France pour fêter Noël en famille.

La plupart des bateaux remontent au moteur, avec la marée ; certains remontent à la voile parce que ce sont des puristes, parce qu'ils ne veulent pas polluer, parce que le moteur est foutu, qu'il n'en ont pas, ou peut-être même parce qu'ils veulent se la donner, mais pour le coup, nous on a remonté le fleuve d'une façon pas banale : on s'est mis à couple de nos copains du Ros Ailither, et ils nous ont remontés sur les 18 miles du trajet jusqu'aux villes siamoises d'Alcoutim (côté portugais) et San Lucar (côté espagnol). Non pas parce que notre moteur montre des signes de faiblesse, non, ni parce qu'on était à court d'essence, mais parce que Dave, le capitaine du Ros, trouvait l'idée sympathique, que selon lui ça ne lui faisait pas cramer plus de fuel et que ça nous permettait de passer la matinée avec nos copains à manger des crêpes et jouer aux échecs (enfin pour Jeremy, moi j'ai essayé contre Reuben, 7 ans, et j'ai perdu).




 

Le Guadiana est, semble-t’il, devenu une escale des vieux briscards de la voile, un endroit où passer l’hiver ou quelques années, surtout quand on est un voileux grand-briton. L’école de San Lucar, sur une vingtaine d’élèves, compte au moins 5 ou 6 têtes blondes anglophones - c’est beaucoup moins du côté portugais, sans doute parce que les parents voient moins d’intérêt à ce que leurs enfants ne deviennent lusophones.


Tous les mardis, c’est soirée musique dans un des bars d'Alcoutim et on retrouve tout un défilé de personnages hauts en couleur au tour d’une bière à 1euro. L'après-midi, quand on est pas sur le bateau entrain de travailler, on va parfois jouer au foot avec Katie et Reuben dans la cour de l’école, ou bien plus rarement se balader avec leurs parents qui sont souvent en quête de bois pour leur cheminée, car il ne fait pas bien chaud ici la nuit. Trois boutiques nourrissent tout ce beau monde et les prix sont raisonnables, mais dès que l'on veut du matériel un peu plus sophistiqué il faut se prévoir quelques jours pour descendre la rivière. En bas, c'est la ville plus animée d'Ayamonte, avec ses cafés à english breakfast, sa marina, son shipchandler, et ses projets immobiliers censés relancer l'économie après la crise de 2009, tous abandonnés, et qui donnent à la périphérie des airs de zone post-apocalyptique.
















Jérémy progresse bien en anglais et on a pu faire pas mal de petits travaux à bord qui nous embellissent la vie comme créer un lit dans le carré, ou bien revoir l'etanchéité de nos hublots ou créer de nouveaux rangements, mais l'envie de repartir nous gagne. Trop de pluie, trop d'humidité, trop de routine, et surtout, besoin de traverser pour aller travailler ... alors, ce week-end,on redescend le fleuve et on attendra sagement à l'embouchure que la météo nous accorde de continuer vers le Sud. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire