dimanche 24 septembre 2017

Grosse frayeur à l'Aber Wrac'h

« Bordel de merde de vieille pute suédoise »
Ca rale fort à l’intérieur du bateau. Jérémy a les mains plongées dans un des caissons de flottaison du bateau, dans une position assez improbable et pour le moins inconfortable et éponge toute cette eau de mer venue d’on ne sait où.
On est arrivés la veille à l’Aber Wrac’h et à l’entrée du chenal le moteur a été récalcitrant à l’allumage, la batterie vidée par une pompe de cale gloutonne après une navigation magnifique entièrement à la voile. Une pompe de cale qui vide une batterie, ce n’est jamais bon signe, parce que ça veut dire qu’elle a tourné plus que de raison, donc qu’on a pris l’eau… 


Mon premier réflexe, une fois à quai, a été de vérifier le passe-coque douteux sous l’évier (après un casse-croute bien mérité, quand même, il ne faut pas se laisser aller). Mouillé. Gros coup sur le crâne. Ca veut dire sortir le bateau de l’eau, commander des nouveaux passe-coques, attendre qu’ils arrivent, les poser, remettre à l’eau… Adieu la fenêtre météo que je venais de repérer et qui nous permettait de filer sur Camaret. Adieu aussi la possibilité de traverser le Gascogne cet automne, selon toute vraisemblance.
On a quand même vidé tous les placards, par acquis de conscience, et bizarrement il y a avait de l’eau partout. Dans le placard sous évier, dans le coffre de cockpit, dans notre réserve de conserve sous la banquette… et ces fameux caissons de flottaison, plein d’eau salée…


Jeremy a raison, peut-être que le passe-coque fait entrer quelques gouttes d’eau, mais pas plus. l’au vient d’ailleurs. Mais d’où?
Il faut sécher et laver les cales, puis observer, pour le savoir. Comment les cales ont elles pu devenir si sales en si peu de temps?? C’est vraiment crado là-dessous.


En discutant, Jérémy repense à ce vieux passe-coque au dessus de la flottaison, au niveau de la sortie de la pompe de cale et du reniflard. Il devait servir d’échappement il y a longtemps, mais maintenant il ne mène à rien et est fermé par une vanne. C’est vrai qu’on était pas mal gités avec notre pleine voilure sous 15 à 20 noeuds de vent, et si ça se trouve la vanne n’est plus très étanche… C’est décidé, je vais essayer d’envoyer une pleine pression d’eau dans le passe-coque  à l’aide d’un tuyau d’arrosage et Jérémy va vérifier s’il voit des gouttes tomber de l’autre côté…


Un petit doute d’abord : « Jerem’, tu peux vérifier si la vanne est bien fermée, s’teuplait? » Bam. On l’a notre entrée d’eau mystère. Jeremy ferme la vanne, on fait le test du tuyau par acquis de conscience. C’est hermétique. On est prêts à reprendre la mer. Il faudra changer le passe-coque sous évier à moyen terme, mais rien ne presse pour le moment.
Je nous maudits un peu de notre inconscience mais la vanne n’avait jamais été ouverte, ni par Jérémy, ni par moi, donc on s’attendait tous les deux à ce qu’elle soit fermée… Comme quoi il faut toujours vérifier…
Nous voici donc prêts à passer un week-end tranquille avec ma soeur qui vient nous rendre visite et peut-être enfin à un peu profiter de notre temps à terre, après la danse folle des avitaillements, des bricolages et des rangements.

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